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PAR LAURE MARIAN

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RETROFUTURISME

LES HUMAINS RÊVENT – ILS À NOUVEAU DE MOUTONS ÉLECTRIQUES?

Le 6 Février dernier Elon Musk a envoyé la première voiture dans l’espace – une Tesla évidemment – à bord de la fusée Flacon Heavy, première étape du programme Space X dont l’objectif annoncé est à terme d’atteindre Mars.

Quelques mois auparavant, la NASA révélait avoir découvert sept nouvelles planètes qui pourraient accueillir une vie extraterrestre. En effet ces 7 planètes du système solaire TRAPPIST-1 sont des planètes rocheuses comme la nôtre et se trouvent dans ce qu’on appelle la « Goldilocks Zone » c’est à dire à une distance suffisante de leur étoile (leur soleil) pour abriter la vie. Un système solaire relativement proche du nôtre puisqu’il se trouve à 40 années lumières.

Récemment aussi et des mois durant nous avons pu vivre – grâce aux réseaux sociaux – en quasi simultanéité et au quotidien, l’incroyable aventure de Thomas Pesquet à bord de l’ISS et ainsi imaginer avec l’astronaute une possible vie dans l’espace.

Les étoiles et leur conquête stimulent à nouveau notre imaginaire.
Les nouveaux possibles de la conquête spatiale autant que l’inquiétude de futures catastrophes climatiques et belliqueuses nous amènent à nouveau à regarder vers les cieux. Un avenir lointain semble accessible…

Parallèlement à ces événements scientifiques spectaculaires qui placent l’espace à portée de main, des œuvres à l’esthétique familière empreinte des codes de la science fiction des années 80 déferlent sur nos écrans mais aussi sur les podiums. Comme pour nous permettre d’aborder ces possibles potentiellement inquiétants avec humour ou onirisme.

Pour exemple, le clip du titre I feel it coming de The weeknd (featuring Daft Punk) réalisé par Warren Fu assume ses références à Michael Jackson dans la performance autant qu’aux covers de Stephen king que dans l’univers graphique. Un univers extra-terrestre qui emprunte aussi aux décors lunaires en carton-pâte sur fond étoilé des séries du type cosmos 99 ou autre Star Trek.

De façon plus spectaculaire la suite du chef d’oeuvre Blade Runner – Blade Runner 2049, réalisé par Denis Villeneuve – décline avec fidélité l’esthétique de l’opus original.

Inspiré librement du livre de Philip K Dick les androïdes rêvent ils de moutons électriques le Blade Runner de 82 – réalisé par Ridley Scott – avait su imposer son esthétique hypnotique de lumières de néons réfractées par les averses diluviennes d’un monde au climat déréglé et aux lumières crépusculaires jaunies, dorées.

Un monde dont les cieux sont peuplés de vaisseaux … aux allures de DeLorean*.

En Janvier dernier John Galiano a dévoilé pour le Défilé Maison Margiela Artisanal couture printemps-été 2018 un show et des silhouettes toutes de vinyl et de surfaces holographiques éclairées au néons bleus dans un esprit futuriste et kitch à la fois. Une version assombrie du vestiaire de Jem et les hologrammes – le manga americano-japonais diffusé entre 86 et 90.

Avec plus d’humour la marque Montcler propose une vision très serie z du voyage cosmique avec le film Moonray, tout en laser et fond peint :

On tire le fil d’une esthétique rassurante aux codes familiers afin de s’approprier un avenir potentiellement inquiétant. Projection paradoxalement nostalgique de l’ avenir : un retrofutur réconfortant.

*DoLorean : Iconique voiture de sport à portes papillon en inox, produite entre 1981 et 1983 emblème du style futuriste de l’époque, immortalisée par le film Retour vers le futur.


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